J’ai souvent parlé d’émotions au travail.
J’ai souvent rencontré des personnes qui déployaient toutes sorte de stratégies pour contrôler leurs émotions ou les éviter dans le cadre professionnel.
D’autres qui, au contraire, voulaient leur donner droit de cité comme preuve de notre humanité au monde du travail, ou enfin certains qui s’inquiétaient de ne plus en ressentir, trop épuisés mentalement..
Mais je voudrais parler aujourd’hui de la face sombre, celle qui lie émotion et pouvoir, celle qui utilise les émotions individuelles pour assoir un pouvoir sur un collectif.
Aux prétextes positifs de renforcer la cohésion de l’équipe, de mieux se connaitre pour pouvoir se faire confiance, de pouvoir s’exprimer librement, ou même de résoudre un dysfonctionnement, il s’agit de provoquer le 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗲́𝗺𝗼𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗰𝗵𝗮𝗰𝘂𝗻 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗰𝗿𝗲́𝗲𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁𝘂𝗺 𝗰𝗼𝗹𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀, 𝗲𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗶𝗻𝘁𝗶𝗺𝗶𝘁𝗲́.
Pourquoi pas, à partir du moment où les personnes sont suffisamment mûres et armées pour savoir comment ne pas être influencées par des sentiments plus collectifs comme
– la peur de ne pas faire comme tout le monde et de se sentir rejeté;
– la honte de ne pas savoir refuser alors qu’on n’a pas envie;
– la confiance en l’autre comme une obligation;
𝗘𝘁 𝗾𝘂’𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝗱𝗼𝗻𝗻𝗲́ 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲𝗻𝘁𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁.
𝗖𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗷𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗮𝘁𝗲:
Il est facile de jouer les apprentis sorciers ou pire d’utiliser le champs émotionnel pour aller toucher 𝗹’𝗶𝗻𝘁𝗶𝗺𝗶𝘁𝗲́ 𝗰’𝗲𝘀𝘁-𝗮̀-𝗱𝗶𝗿𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝘂𝗹𝗻𝗲́𝗿𝗮𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ des personnes et l’utiliser à des fins non éthiques.
𝗟𝗲𝘀 𝘀𝗶𝗴𝗻𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗱𝗼𝗶𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗮𝗹𝗲𝗿𝘁𝗲𝗿 :
• Les messages “émotionnels” avec du vocabulaire professionnel
• La recherche de l’intimité dans tous les rituels collectifs pour toujours aller chercher la vulnérabilité de chacun.
• Les pratiques qui placent les émotions et les perceptions comme vérité, et donc comme moyen de se dispenser de réflexion de formation ou de compétences.
(Si je le ressens c’est que c’est authentique. Nulle possibilité de contradiction, ou de débat. Pas d’esprit critique.)
• Appeler “feedback” une communion émotionnelle entre personnes, des compliments, ou des reproches; C’est -à-dire du jugement.
𝗜𝗹 𝗲𝘀𝘁 𝗶𝗻𝘁𝗲́𝗿𝗲𝘀𝘀𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗻𝗼𝘁𝗲𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮̀ 𝗼𝘂̀ 𝗹’𝗼𝗻 𝘁𝗿𝗼𝘂𝘃𝗲 𝗰𝗲𝘀 𝗱𝗲́𝗿𝗶𝘃𝗲𝘀, 𝗶𝗹 𝗻’𝘆 𝗮 𝗽𝗮𝘀 𝗱𝗲 𝗳𝗲𝗲𝗱𝗯𝗮𝗰𝗸.
𝗡𝗶 𝗱𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝗲́, 𝗻𝗶 𝗱𝗼𝗻𝗻𝗲́, 𝗻𝗶 𝗿𝗲𝗰̧𝘂.
En apprenant à faire des feedbacks et à en recevoir, en apprenant à bien faire la différence entre feedback, compliment reproche, ordre, et opinion, on peut se prémunir contre les dérives de la 𝗱𝗶𝗰𝘁𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗲́𝗺𝗼𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀.